Dès les temps préhistoriques, le filet fut utilisé par les peuples primitifs pour fabriquer des outils de pêche, de chasse et de transport. La technique du filet se rencontrait dans le monde entier, sous les civilisations anciennes d’Égypte, de Chine, d’Amérique centrale…
Des ouvrages remarquables, de grande qualité artistique, ont été préservés et peuvent être admirés dans les musées. Des œuvres variées se retrouvent en Perse (filets de soie brodés de fils d’or et d’argent), en Italie (filet découpé), en Allemagne (grands motifs stylisés) en Angleterre, en Suisse, en France (filet Richelieu)…

Pendant la Renaissance, le filet ou lacis ou réseuil fut travaillé par des mains royales : Marie Stuart, Catherine de Médicis et sa fille la reine Margot (peut-être à l’origine du Point de Tulle?).
En France, c’est Catherine de Médicis, épouse du roi Henri II, qui introduit la broderie sur filet à la cour. Elle réalise de nombreux ouvrages et initie les dames de son entourage. Des livres de patrons et de modèles en filet du XVIème siècle ont été retrouvés.

Au XVIIème siècle, l’industrie dentellière est florissante sous Colbert. Les ateliers de Tulle (« rozel » limousin) fournissent des garnitures de vêtements.
Des sujets religieux, inspirés des évangiles, sont aussi brodés sur filet pour décorer des nappes d’autels, des surplis, des aubes…

Au XIXème siècle et au début du XXème siècle, rideaux, nappes, napperons agrémentent les intérieurs.
L’Exposition Universelle de 1900 remet à la mode les filets anciens.

En Bretagne, le filet se développe à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. C’est le filet rebrodé qui remplace alors le tulle et le tissu.
C’est d’abord dans les ports que la technique du filet de pêche s’adapte pour des créations en fil fin. Les ouvrières des filatures sont expertes (il s’agit des mêmes gestes) pour réaliser des coiffes et diverses parures de costumes. La mode des coiffes en filet brodé durera plus ou moins selon les lieux.
Avec la crise de la sardine à partir de 1902, de nombreux ateliers- ouvroirs se multiplient, formant des dentellières professionnelles ou exploitant les travailleuses à domiciles (et les enfants) au profit de grandes maisons de confection de Paris pour les fournir en dentelle d’Irlande, en filet brodé. C’est la période de renommée pour les dentelles et les broderies de Bretagne, avec des commandes expédiées jusqu’en Amérique….

L’abandon du costume traditionnel voit disparaître la pratique du filet.

BIBLIOGRAPHIE : les livres sont disponibles à l’atelier d’IJIN HA SPERED AR VRO.

  • L’encyclopédie des ouvrages de dames, T. de Dillmont. Dentelles de Bretagne, H. Cario, V. Hélias.
  • La dentelle de Tulle, M. Pouriscot, J. Milord. Le filet brodé Paul Mezzara ( sur Internet ).

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